« Les primo-accédants rencontrent des difficultés pour devenir propriétaire »
À Conflans-Sainte-Honorine, les jeunes acquéreurs se font rares. Ils font face à une hausse des taux d’intérêt conjuguée à un durcissement des conditions de crédit. Comme le note Arnaud Vicenzi, directeur de l’agence Immobilière DAVRIL, si les acquéreurs sont de moins en moins nombreux, ils sont aussi de plus en plus qualitatifs.
Sur quels secteurs de Conflans-Ste-Honorine intervenez-vous ?
Nous intervenons sur les communes d’Andrésy, Conflans-Sainte-Honorine, Chanteloup-les-Vignes, Éragny, Jouy-le-Moutier, Poissy et Carrières-sous-Poissy.
Comment se porte le marché dans votre secteur ?
Je constate un gros ralentissement sur les primo-accédants, c’est-à-dire les petits appartements ou maisons, entre 250 000 et 350 000 €.
Les jeunes ont beaucoup de difficultés à obtenir des crédits parce qu’ils n’ont pas assez d’apport personnel. Les banques sont plus regardantes et sévères sur les dossiers, en raison de l’augmentation des taux d’intérêt. Dorénavant, elles demandent souvent les notes énergétiques aux emprunteurs avant de leur prêter de l’argent. Si vous cherchez à acquérir un bien classé F ou G, et que vous n’avez pas les moyens d’effectuer les travaux une fois propriétaires, il y a de fortes chances que les banques ne vous prêtent pas.
C’est-à-dire qu’il faut avoir à peu près 20 % d’apport pour acheter une maison et, si vous êtes en F ou en G, il faut prévoir un apport supplémentaire de l’ordre de 10 % du prix de vente pour financer les travaux de remise aux normes énergétiques. Les apports demandés par les banques étant très importants, nous avons du mal à vendre des maisons aux primo-accédants, dans des budgets intermédiaires.
Nous observons ce phénomène depuis début avril. Durant cette période, la réalisation d’un audit énergétique est devenue obligatoire pour les biens classés F ou G au DPE.
3 665 €
C'est le prix moyen du mètre carré à Conflans-Sainte-Honorine.
Qui sont vos clients ?
Notre clientèle est délocalisée. Elle vient beaucoup du 92, du 94 et du 91, surtout pour les marchés de Conflans-Sainte-Honorine et d’Éragny. En fait, les personnes habitant dans ces villes ne rachètent pas dans le secteur étant donné que les prix de l’immobilier y sont trop élevés. Nos clients, ce sont des personnes qui viennent de l’extérieur, âgées de 35 à 45 ans. Elles recherchent en grande majorité à acheter leur résidence principale.
À Conflans-Sainte-Honorine, 54 % des biens immobiliers sont des maisons. Parmi les 14 902 logements, 93 % sont des résidences principales.
Le rapport entre l’offre et la demande est-il équilibré ?
En début d’année, il y avait un net manque de maisons à vendre. Nous avions alors un problème du côté de l’offre. En octobre 2023, il y a toujours un déficit d’offre, mais aussi de demande. Nous avons peu de biens en stock, et pas beaucoup d’acheteurs non plus. La raison ? Les banques ont très nettement renforcé les conditions d’octroi des prêts immobiliers.
Aujourd’hui, les acheteurs se présentant à nous sont plus qualitatifs, motivés et solvables. Avant, nous avions beaucoup, beaucoup, beaucoup de personnes qui n’avaient pas vu leur banque avant de visiter un bien. Elles voulaient acheter sans s’être bien renseignées en amont.
« À Conflans-Sainte-Honorine, il y a toujours un déficit d’offre, mais aussi de demande »
Arnaud Vicenzi, directeur de l’agence Immobilière DAVRIL
Pouvez-vous présenter votre agence immobilière ?
Nous avons acheté l’agence de Andresy, qui existait sous le nom DAVRIL ANDRESY, en 2002 avec mon épouse. En 2003, nous nous sommes étendus sur la commune de Conflans-Sainte-Honorine en créant l’agence DAVRIL CONFLANS. En 2023, nous avons deux agences immobilières consacrées à la transaction et une à la gestion. J’ai, personnellement, plus de 30 ans d’expérience dans l’immobilier.