« En s'éloignant d'Uzès, on peut trouver des prix plus attractifs »
En 2023, Uzès reste prisée par les acheteurs de résidences secondaires, essentiellement parisiens ou étrangers. Toutefois, Sindy Micots, directrice de l’agence immobilière Sindy Micots immobilier Uzès, constate que le marché « bloqué » de la région parisienne impacte indirectement celui de la ville gardoise.
Pour devenir propriétaire à Uzès, quel est le ticket d’entrée ?
À moins de 500 000 €, entre 350 000 et 400 000 €, ça va être de la maison de lotissement « basique », de plain-pied, jumelée par le garage, avec une superficie de 100 m² et une petite piscine, sur un terrain de 400 m².
Uzès c’est 8 000 habitants à l’année, et 24 000 avec les résidences secondaires. La population triple. Qui dit résidences secondaires dit pouvoir d’achat supérieur par rapport à des personnes ayant seulement une résidence principale. Ces clients-là font monter les prix. Pour acquérir un bien « correct », il faut compter au moins 500 000 €. Et il ne sera pas forcément situé à Uzès même, mais peut-être dans un village à côté.
« Pour acquérir un bien « correct », il faut compter au moins 500 000 € »
Sindy Micots, directrice de l’agence immobilière Sindy Micots immobilier Uzès
D’autres communes autour d’Uzès sont-elles plus abordables ?
Dans un rayon de 10-15 km autour d’Uzès, les prix restent élevés. Il faut aller au-delà des 15 km pour avoir des offres plus intéressantes, comme à Baron ou à Foissac, des communes situées sur un axe allant de la ville d’Uzès à celle d’Alès. En revanche, le secteur est beaucoup moins attractif, prisé, et la qualité de vie est moindre. Ce qui vaut 500 000 € à Uzès en vaut 350 000 € à Alès, et il y a seulement 30 km d’écart.
Au nord d’Uzès, dans la Vallée de la Cèze, et le secteur de Bagnols-sur-Cèze, à 25 km d’Uzès, les prix baissent aussi. Uzès est vraiment un « micro-marché ».
28 % des biens uzétiens affichent une surface minimum de plus de 100 m².
Avez-vous noté un impact de la loi Climat sur le marché uzétien ?
Aujourd’hui, la répercussion est essentiellement visible sur notre clientèle principale, constituée de Parisiens et d’étrangers. La clientèle parisienne a un marché complètement bloqué.
Par expérience, des clients acheteurs m’ont dit qu’ils n’arrivaient pas à vendre à Paris ou en région parisienne. Leur prêt-relais étant refusé ou coûtant trop cher, ils décident de ne pas en souscrire, et d’attendre. Comme c’est plus long à Paris, c’est plus long à Uzès aussi, parce que sans compromis en poche, les Parisiens ne peuvent pas se positionner sur un bien à Uzès. Je commence à percevoir cette répercussion des grandes villes depuis mars 2023. En janvier et février, je n’étais pas encore impactée.
Aujourd’hui, les transactions que je réalise, ce sont des clients ayant réussi à vendre, qui ne viennent pas uniquement de Paris, mais aussi de la Côte d’Azur, Bordeaux, et d’autres grandes villes. Ayant signé le compromis, ils peuvent s’engager sur un nouvel achat.
À Uzès, le prix au m² moyen s’élève à 3 541 €.
Un mauvais DPE peut-il constituer à un frein à la vente d’un bien ?
J’ai été confrontée à seulement deux DPE mauvais (E) le mois dernier : une maison de ville, dans le centre historique d’Uzès, et un appartement. Les autres biens sont classés au minimum D. Même si ces biens sont classés E, j’ai quand même des appels. Pour l’instant, on ne m’a rien dit sur ce classement énergétique.