Un temps moribond, le marché de la résidence secondaire aura été ramené à la vie par la crise sanitaire. Et s’il n’est plus en ébullition, il continue d’afficher une température (très !) élevée. Comprenez par là qu’après s’être emballé et avoir été gagné par une véritable frénésie en 2021, le marché de la résidence secondaire semble s'être assagi. En témoigne le ralentissement qu’enregistrent actuellement les demandes de crédit sur ce type de biens.

L’essor du télétravail aura incontestablement contribué non seulement à redynamiser le marché de la résidence secondaire mais aussi à lui donner une nouvelle vie. À la faveur de deux années de crise sanitaire émaillées de trois confinements et de multiples couvre-feux, une clientèle jeune que les plateformes de location avaient habituée aux prestations haut-de-gamme, et que la perspective de devoir supporter des frais d’entretien importants tout en s’astreignant à passer ses vacances au même endroit pour espérer rentabiliser rapidement son investissement pouvait rebuter a (re)découvert les résidences secondaires.

Sont désormais prisées - notamment des citadins en manque de calme et de verdure - les maisons de vacances proches des centre-villes et des gares TGV. En marge des (traditionnellement très prisés !) bords de mer et stations de montagne, les villages de campagne et les zones périurbaines ont tiré leur épingle du jeu. De même, la possibilité qu’offre le télétravail de passer plusieurs jours par semaine dans sa résidence secondaire a permis à celle-ci, désormais rebaptisée résidence semi-principale, de continuer de séduire non seulement les seniors mais aussi d’attirer une clientèle (aisée) de familles et de jeunes couples.

Si la résidence secondaire a le vent en poupe, force est de constater que certains acheteurs locaux regrettent - haut et fort - que l’arrivée d’acquéreurs disposant d’un pouvoir d’achat largement supérieur au leur contribue non seulement à assécher les stocks de biens disponibles à la vente mais aussi à faire grimper les prix sur les littoraux arcachonnais, basques, bretons, corses, normands, etc.. Jugez plutôt, à Locronan, dans le Finistère, une maison sur cinq est une résidence secondaire. À Guéthary, un logement sur deux en est une. Et à Bayonne, lieu de villégiature des plus prisés, les prix de vente ont progressé de 14,7 % sur les 12 derniers mois.

Face à la spéculation immobilière et à l’accélération de l’artificialisation des sols que semble occasionner cette surreprésentation régionale des maisons de vacances et pour tempérer l'hostilité d'une partie des habitants, certains élus locaux s’interrogent sur l’opportunité de mettre en place une limitation au droit d’acheter une résidence secondaire.

• 6 % de sa valeur. Lissés sur 10 ans, c’est le montant moyen des frais d’entretien d’une résidence secondaire.
• 280 900 € Le prix moyen d’une résidence secondaire en France en 2022.
• 3 200 000
• Le nombre de maisons de vacances en France.
• 81 % La proportion de résidences secondaires dans la Communauté de Communes Pyrénées Catalans (Font-Romeu, Mont-Louis…).
• 40 % La proportion de résidences secondaires sur le littoral.
• 42 % des logements sont des résidences secondaires à Biarritz.
• 3 heures de route séparent 62 % des résidences secondaires du domicile de leur propriétaire.
• 40 m² En moyenne, la superficie maximale de 27 % des résidences secondaires.
• 66 % de résidences secondaires appartiennent à un propriétaire de plus de 60 ans.
• 29 % La part de résidences secondaires sur l’ensemble des logements en Corse.
• 80 % des résidences secondaires sont vieilles de plus d’un siècle dans la Nièvre.
• 84 % des propriétaires d’une résidence secondaire possèdent aussi une résidence principale.
• 10 % des résidences secondaires en France appartiennent à une personne résidant à l’étranger. 
• 58 % des résidences secondaires sont des maisons.
• 41 % des propriétaires d’une résidence secondaire habitent une autre région.