Rénovation énergétique : qu’est-ce que MaPrimeRenov’ Parcours accompagné ?
La rénovation énergétique est devenue une priorité pour améliorer l'efficacité des logements. Afin d'encourager les propriétaires à entreprendre des travaux ambitieux, le gouvernement a mis en place plusieurs dispositifs d’aides financières, dont MaPrimeRenov'. Lancée le 1er janvier 2020, cette aide a pour objectif de simplifier l'accès aux subventions pour la transition énergétique. L’un des volets de ce dispositif est MaPrimeRenov’ Parcours accompagné, un soutien spécifiquement conçu pour financer des projets de rénovation énergétique d’envergure.
Un dispositif évolutif pour la rénovation d’ampleur
MaPrimeRenov' a été initialement mise en place pour remplacer les anciens dispositifs d'aide, comme le crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) ou les programmes de l'Agence nationale de l'habitat (Anah) « Habiter mieux agilité » et « Habiter mieux sérénité ». Depuis le 1er janvier 2024, MaPrimeRenov' se décline désormais en plusieurs volets distincts, dont MaPrimeRenov’ Parcours accompagné.
Ce volet se distingue des autres, en visant spécifiquement des travaux globaux et structurants, destinés à améliorer la performance énergétique de manière significative. Contrairement au volet par gestes, qui permet de financer de petits travaux, comme l'installation d'un nouveau système de chauffage, ce parcours propose une prise en charge pour des rénovations beaucoup plus ambitieuses.
Bon à savoir !
Les premiers changements pour MaPrimeRénov’ en 2026 ont déjà été annoncés : certains travaux de rénovation ne seront plus éligibles au parcours par geste.
Une aide accessible à un large public
L’un des atouts majeurs de MaPrimeRenov’ Parcours accompagné est son accessibilité. Elle s’adresse aux propriétaires occupants et aux propriétaires bailleurs aux revenus intermédiaires et supérieurs.
De plus, contrairement à d'autres dispositifs, MaPrimeRenov' Parcours accompagné n'impose pas de conditions de revenus, ce qui en fait une aide universelle pour les propriétaires souhaitant améliorer l'efficacité énergétique de leur bien. En revanche, le montant accordé est calculé en fonction des revenus et des travaux engagés :
| Plafonds des dépenses éligibles | Ménages aux revenus très modestes | Ménages aux revenus modestes | Ménages aux revenus intermédiaires | Ménages aux revenus supérieurs | |
| Gain de 2 classes |
30 000 € |
80 % (HT) | 60 % (HT) | 45 % (HT) | 10 % (HT) |
| Gain de 3 classes |
40 000 € |
80 % (HT) | 60 % (HT) | 50 % (HT) | 15 % (HT) |
Le plafond de 70 000 € pour un gain énergétique de 4 classes ou plus n’existe plus. Le bonus « sortie de passoire » de 10 %, a lui aussi été supprimé !
Bon à savoir !
Depuis le 30 septembre et jusqu’au 31 décembre 2025, seuls les ménages aux revenus très modestes peuvent déposer un dossier pour l’aide MaPrimeRénov’ rénovation d’ampleur. De plus, le DPE de leur logement doit être classé E, F ou G.
Les conditions d'éligibilité du logement
Pour prétendre à l’aide MaPrimeRenov’ Parcours accompagné, certaines conditions doivent être observées :
- Le logement doit être situé en France hexagonale.
- Il doit être occupé à titre de résidence principale pendant au moins huit mois par an.
- Concernant l’état du logement, celui-ci doit avoir été construit il y a plus de 15 ans, sans prise en compte de son étiquette énergétique initiale. Ce critère permet d'élargir le champ d'application de l'aide à un grand nombre de logements anciens, nécessitant une rénovation énergétique.
- Mon accompagnateur Rénov’ est obligatoire depuis le 1er janvier 2024.
- Le gain minimum de deux classes énergétiques est exigé et la durée des travaux ne doit pas excéder 5 ans.
- Un minium de deux gestes d’isolation est obligatoire.
- L’installation d’un mode de chauffage utilisant principalement les énergies fossiles n’est pas acceptée. De même, la conservation d’un chauffage au fioul ou au charbon n’est pas admise.
Des conditions d’éligibilité spécifiques s’appliquent aux propriétaires occupants :
- Le propriétaire s'engage également à résider dans le logement pendant trois ans minimum après avoir fait la demande du solde de la prime.
Des conditions d’éligibilité spécifiques s’appliquent aux propriétaires bailleurs :
- Le propriétaire bailleur doit s'engager à louer son bien en tant que résidence principale pendant au moins six ans après les travaux. Si cet engagement n'est pas respecté, une partie de l’aide devra être remboursée.
- Le locataire doit être averti de la réalisation de travaux financés par la prime.
- Le montant de la prime doit être soustrait du montant total des travaux justifiant une réévaluation du loyer.
- Le propriétaire bailleur peut demander et cumuler la prime pour 3 logements loués au maximum.
MaPrimeRénov’ Parcours accompagné : les travaux éligibles
Pour obtenir MaPrimeRenov' Parcours accompagné, il ne suffit pas de réaliser n’importe quels travaux. Ces derniers doivent permettre d'améliorer l'étiquette énergétique du logement d'au moins deux classes. Par exemple, un logement classé F devra atteindre au moins la classe D après la rénovation. De plus, il est impératif d’inclure au moins deux gestes d’isolation dans le projet : isolation des toits, des fenêtres, des murs ou des sols.
Certains types de travaux sont exclus du dispositif. Il est notamment interdit de prévoir l'installation d'un chauffage fonctionnant principalement aux énergies fossiles. Les anciens systèmes de chauffage au fioul ou au charbon doivent également être abandonnés.
En parallèle des travaux, les équipements installés et les matériaux utilisés doivent répondre à des critères techniques stricts définis par l'Anah pour garantir leur efficacité énergétique.
L’importance de Mon Accompagnateur Rénov’
L’un des aspects clés de MaPrimeRenov' Parcours accompagné est l'obligation de faire appel à un accompagnateur Rénov'. Ce professionnel, qui peut être un assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO), aide les propriétaires à définir leur projet de rénovation, à sélectionner les travaux à réaliser, et à monter leur dossier de demande d’aide. L’accompagnateur se rend également sur place pour réaliser un audit énergétique du logement. Celui-ci est déterminant, car les travaux réalisés doivent correspondre aux préconisations de cet audit.
Le recours à un accompagnateur peut être payant, mais cette prestation est souvent prise en charge en partie par l’aide elle-même, en fonction des revenus du ménage.
Un soutien financier présent, malgré les récents ajustements
L’un des avantages de MaPrimeRenov’ Parcours accompagné est le soutien financier significatif accordé notamment aux ménages modestes et très modestes. Toutefois, depuis la réouverture du guichet, en septembre 2025, les plafonds de travaux ont été abaissés à 40 000 €, contre 70 000 € auparavant.
Les ménages modestes et très modestes peuvent encore bénéficier d’une avance sur le montant de leur prime, avant même le début des travaux. Un geste appréciable car il réduit la nécessité de mobiliser des fonds importants immédiatement. Toutefois, cette avance est aujourd’hui de 30 %, contre 70 % avant septembre 2025.
Pour les ménages disposant de revenus plus élevés, des taux d’écrêtement s'appliquent et limitent la part du financement qui peut être couvert par l'ensemble des aides disponibles. En 2025, ces taux sont fixés à :
- 100 % pour les ménages aux revenus très modestes,
- 90 % pour les ménages aux revenus modestes,
- 80 % pour les ménages aux revenus intermédiaires,
- 50 % pour ceux ayant des revenus supérieurs.
Des travaux contre l’inconfort d’été
En réponse aux défis posés par le réchauffement climatique, MaPrimeRenov' Parcours accompagné inclut la possibilité de financer des travaux visant à réduire l’inconfort thermique, en été. Il s'agit notamment de l'installation de brasseurs d’air fixes de plafond ou de protections solaires pour les parois vitrées, comme les stores extérieurs. Ces interventions permettent de maintenir une température agréable dans le logement, même en période de forte chaleur.
Une flexibilité pour les rénovations en plusieurs étapes
Il est possible de réaliser la rénovation en plusieurs étapes, ce qui permet aux propriétaires d'étaler le coût des travaux sur plusieurs années. Cette option est particulièrement intéressante pour les logements classés E, F ou G. Si le logement est initialement classé G ou F, la première phase de travaux doit permettre d’atteindre au moins la classe D, tandis que pour un logement classé E, l’objectif est la classe B. Cela permet d’adapter les travaux au budget du propriétaire, tout en lui faisant bénéficier d’un nouveau taux de prise en charge et d’un nouveau plafond pour les travaux supplémentaires.
En 2026, le Projet de loi de finances risque encore de restreindre le financement des travaux de rénovation énergétique. On entend d’ores et déjà parler de recentrage sur les logements prioritaires concernant la rénovation d’ampleur. Et certains travaux de rénovation par geste seront tout bonnement exclus du dispositif. Affaire à suivre…
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