« À Paris, les vendeurs s’accrochent à des prix immobiliers trop élevés »
Depuis la crise sanitaire, le marché immobilier Parisien connaît un ralentissement, avec des vendeurs qui s’accrochent à des prix élevés, et des acquéreurs qui attendent encore de nouvelles baisses. Philippe Hubert, fondateur de l’agence La Place Immobilier – Mobilier, définit un marché attentiste.
Comment se porte le marché immobilier Parisien ?
Il est calme, nous attendions un rebond à la rentrée de septembre qui n’est pas arrivé. Les vendeurs comme les acquéreurs restent encore en retrait du marché immobilier.
Qu’est-ce qui explique cette timidité des acteurs du marché immobilier ?
Avec la crise sanitaire, les attentes, les besoins et les rythmes d’achat et de vente des acteurs du marché ont bougé. De plus, de nombreux Parisiens ont quitté la capitale, on le ressent nettement notamment lorsque l’on observe la baisse drastique du nombre d’inscriptions d’enfants à l’école, presque deux fois plus importante à la rentrée 2021 que les années précédentes.
12 777 €/m²
C’est le prix immobilier moyen dans le 3e arrondissement de Paris.
La baisse des prix et le plus grand choix pour les acquéreurs ne les ont pas incités à se lancer ?
C’est encore trop tôt, nous sommes dans une phase de transition durant laquelle il faut déjà que les vendeurs acceptent la baisse des prix, car ils s’accrochent à des prix élevés qui ne sont plus réalistes. Les acquéreurs, de leur côté, espèrent une baisse des prix plus conséquente, et cela crée un blocage et accentue l’attentisme.
Qui sont les acquéreurs à Paris ?
On relève toujours des transactions liées aux changements de vie des personnes : un héritage, un divorce, la famille qui s’agrandit sont autant de facteurs qui alimentent le marché immobilier. L’une des tendances actuelles, c’est le retour des investisseurs qui sont de plus en plus nombreux.
3,2 %
C’est la marge de négociation pour l’achat d’un appartement Parisien
Quels sont les biens immobiliers les plus demandés ?
Il s’agit des appartements de petite et grande surface. De plus, les biens doivent désormais être pourvus d’un espace extérieur : ce paramètre était déjà présent avant la crise sanitaire, mais l’espace extérieur était un plus. Aujourd’hui, c’est la condition sine qua non pour déménager.
La proche banlieue de Paris affiche-t-elle une dynamique différente ?
La première couronne profite d’une belle dynamique dans la mesure où il est plus facile d’y trouver des pavillons et des immeubles récents qui sont donc dotés d’un espace extérieur. La demande existait déjà avant la crise sanitaire, mais cette dernière a achevé de convaincre certains Parisiens de franchir le pas.