« À Paris, le rapport de force entre vendeurs et acquéreurs a basculé »

Blandine Rochelle
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Le marché immobilier parisien a été chamboulé par la crise sanitaire, mais Alain Montaut, directeur général associé des agences David Immobilier, considère que ce chamboulement a assaini le marché immobilier. Désormais, il s’agit d’un marché d’acquéreurs qui sont plus réfléchis.

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Les acquéreurs sont nombreux à rechercher la proximité avec le Parc Monceau. © Laura
Les acquéreurs sont nombreux à rechercher la proximité avec le Parc Monceau. © Laura

Comment se porte le marché immobilier parisien ?

Il est hétérogène, dans la mesure où certains quartiers demeurent dynamiques tandis que d’autres ont atteint un plafond. Le 9e reste porteur, autour de la rue des Martyrs, de la Place Saint Georges. La demande est aussi importante autour du Parc Monceau, notamment en raison du retour d’anciens expatriés londoniens à la suite du Brexit.

Les prix ont-ils tendance à stagner ?

Dans certains secteurs c’est le cas, mais dans d’autres, ils poursuivent leur évolution. Les quartiers périphériques par exemple, suscitent moins d’engouement et les prix diminuent.

11 367 €/m²

C’est le prix moyen d'un logement ancien à Paris.

Quelles sont les spécificités du marché immobilier parisien ?

Nous sommes passés d’un marché de vendeurs à un marché d’acquéreurs : le rapport de force a basculé, et c’est une véritable spécificité de cette fin d’année 2021. Jusqu’à présent, c’étaient les vendeurs qui imposaient leurs règles et qui anticipaient les augmentations de prix. Désormais, les acquéreurs ne sont plus disposés à acheter à n’importe quel prix et ils prennent le temps d’étudier l’état de l’appartement, l’état de l’immeuble, etc.

L’absence des acquéreurs étrangers a-t-elle pénalisé le marché immobilier parisien ?

Les étrangers sont en effet plutôt absents du marché parisien depuis quelques temps, et cela pèse sur certains quartiers comme le Marais, Saint-Germain-des-Prés. Mais nous recevons toujours de la demande de personnes souhaitant habiter Paris ou d’investisseurs.

« Les acquéreurs prennent plus de temps avant de se positionner, leurs projets sont plus réfléchis »

Alain Montaut, gérant des agences David Immobilier

Les investisseurs sont-ils toujours motivés malgré les mesures d’encadrement de loyers ?

Ils ont été refroidis il y a 2 ans mais désormais ils observent la réglementation et ils ont même découvert des bénéfices à ces mesures. Car un locataire dont le loyer est encadré a tendance à demeurer plus longtemps, et les propriétaires sont donc moins confrontés au turn-over et aux vacances locatives.

+7,3 %

C’est l’augmentation moyenne des prix immobiliers parisiens sur un an.

Comment le marché immobilier parisien peut-il évoluer à court et moyen termes ?

Nous devrions rester un moment sur un marché d’acquéreurs, dans la mesure où de nombreux Parisiens ont quitté la capitale, et que cette tendance va se poursuivre. Et cela a assaini le marché immobilier parisien, car il n’y avait pas assez d’offres pour répondre à la demande auparavant.

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silhouette homme pour ITV ©Logic-immo
Alain Montaut
directeur général associé des agences David Immobilier
David Immobilier
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