Cet article a été rédigé avec notre partenaire Wily, expert sur l'assurance emprunteur
Comment est calculé le coût de mon assurance de prêt ?
Lorsqu’on contracte un prêt immobilier, l’assurance emprunteur devient incontournable pour garantir le remboursement du crédit en cas d’incapacité de l’emprunteur à honorer ses mensualités. Comment le coût de cette assurance est-il réellement calculé ? De nombreux facteurs entrent en jeu pour déterminer la prime d’assurance, qu’il s’agisse de l’âge, de la santé, de la durée du prêt ou encore de la quotité assurée.
Les facteurs influençant le coût de l’assurance de prêt
L’âge et l’état de santé de l’emprunteur
L’âge et l’état de santé de l’emprunteur jouent un rôle crucial dans le calcul de l’assurance de prêt. En effet, plus l’âge est avancé, plus les risques de problèmes de santé augmentent, ce qui impacte directement le coût de la prime. Les compagnies d’assurances demandent un questionnaire médical afin d’évaluer l’état de santé de l’emprunteur et autres formalités médicales en fonction du capital à assurer ou des risques détectés.
Les personnes en bonne santé, sans antécédents médicaux particuliers, bénéficient généralement d’une prime plus avantageuse. En revanche, les individus présentant des risques aggravés de santé, comme des antécédents de maladies graves, peuvent voir leur prime augmentée ou se voir appliquer une surprime pour compenser le risque plus élevé de non-remboursement.
La durée du prêt et le montant emprunté
La durée de votre crédit immobilier influe également sur le coût de votre assurance. Plus la durée est longue, plus le risque pour l’assureur est élevé, et par conséquent, le montant de la prime augmente. À titre d'exemple, un prêt sur 25 ans coûtera plus cher en assurance qu’un prêt sur 15 ans, même si le capital emprunté est identique.
Le montant emprunté joue un rôle similaire : plus le capital est élevé, plus la prime d’assurance est importante. L’assureur doit en effet couvrir une somme plus importante en cas de sinistre, ce qui augmente le coût de l’assurance.
La quotité assurée
La quotité représente la part de l’emprunt assurée pour chaque emprunteur. Elle est particulièrement pertinente pour les emprunts souscrits par plusieurs co-emprunteurs. La quotité peut être répartie entre les emprunteurs en fonction de leur apport et de leur situation personnelle. Par exemple, si deux emprunteurs optent pour une quotité de 50 % chacun, en cas de décès de l’un des emprunteurs, la moitié du prêt sera prise en charge par l’assurance.
Pour chaque emprunteur, plus la quotité assurée est élevée, plus le coût de l’assurance augmente. Une couverture à 100 % pour chaque emprunteur – souvent recommandée pour une protection optimale – aura ainsi un impact plus significatif sur le coût total de l’assurance de prêt.
Les options et garanties
La majorité des assurances de prêt incluent des garanties de base, notamment la garantie décès et la garantie Perte totale et irréversible d'autonomie (PTIA). En cas de décès de l’emprunteur ou de PTIA, l’assureur prend en charge le remboursement du capital restant dû.
Ces garanties de base sont souvent obligatoires pour obtenir un prêt immobilier et leur coût est inclus dans la prime globale d’assurance. Cependant, elles représentent une part importante du coût de l’assurance car elles couvrent des risques majeurs.
Les garanties supplémentaires telles que l’Incapacité temporaire de travail (ITT), l’Invalidité permanente totale (IPT) et l’Invalidité permanente partielle (IPP) sont également proposées par les assureurs. Ces garanties couvrent des situations où l’emprunteur se trouve dans l’impossibilité temporaire ou permanente de travailler en raison d’une maladie ou d’un accident.
Ces options ne sont pas toujours obligatoires mais elles peuvent s’avérer utiles pour les emprunteurs souhaitant une couverture plus complète. Cependant, elles augmentent sensiblement le coût de la prime d’assurance car elles impliquent un risque additionnel pour l’assureur.
Les autres facteurs qui influencent le prix
Enfin, d'autres critères sont pris en compte dans le calcul du coût de l'assurance emprunteur, comme des habitudes tabagiques ou encore les risques professionnels : un pompier par exemple, exerce un métier plus risqué qu’un commercial. Les habitudes sportives ont également leur importance, car si la marche est un sport doux, les personnes ayant pour habitude de faire des treks dans des zones dangereuses seront prises en compte différemment. Enfin, les types de séjours jouent également un rôle, à l'instar d'un expatrié au Mexique comparé à une personne résidant au Royaume Uni, par exemple.
L’assurance de prêt peut représenter jusqu’à 30 % du coût total du crédit, il est donc utile de comparer les offres pour choisir l’assurance la plus avantageuse.
Les différents types de tarification de l’assurance de prêt
La tarification fixe sur le capital emprunté
Certains contrats d’assurance emprunteur proposent une tarification basée sur le capital initialement emprunté. Ce type de tarification, souvent proposé par les banques, calcule la prime d’assurance en appliquant un taux fixe sur le montant emprunté, qui reste le même pendant toute la durée du prêt. Cela signifie que même si le capital restant dû diminue au fil des remboursements, le coût de l’assurance reste constant.
Cette méthode est souvent simple à comprendre mais elle n’est pas toujours la plus économique : l’emprunteur continue de payer le même montant de prime, même lorsque le risque diminue avec la réduction du capital.
La tarification sur le capital restant dû
La tarification sur le capital restant dû est souvent proposée par les assurances alternatives (délégation d’assurance) et est généralement plus avantageuse. Avec cette méthode, la prime d’assurance est recalculée chaque année en fonction du capital restant dû. Comme le capital diminue au fur et à mesure des remboursements, le coût de l’assurance diminue également.
Cette approche peut offrir une économie significative sur le coût total de l’assurance, surtout si l’emprunteur rembourse son crédit sur une longue période.
Comparer pour optimiser le coût de l’assurance de prêt
Le choix de la délégation d’assurance
Avec la possibilité de recourir à une délégation d’assurance, c’est-à-dire de choisir une assurance autre que celle proposée par la banque prêteuse, les emprunteurs ont la possibilité de réduire significativement le coût de leur assurance de prêt. En comparant les offres du marché, il est possible de trouver une assurance avec des garanties équivalentes ou supérieures à un tarif plus avantageux.
En règle générale, les assurances individuelles ont tendance à être plus compétitives que les assurances de groupe car elles ajustent le coût en fonction du profil de l’emprunteur, offrant ainsi une plus grande personnalisation des garanties et des tarifs.
Simulation et comparaison des offres
Avant de s’engager dans un contrat d’assurance de prêt, il est fortement recommandé de réaliser des simulations et de comparer plusieurs offres. Il existe aujourd’hui de nombreux courtiers en ligne qui permettent d’obtenir rapidement des estimations de coûts en fonction de votre profil.
Les simulations permettent d’identifier les contrats offrant le meilleur rapport qualité-prix, tout en ajustant les garanties en fonction de votre budget et de vos besoins.
L'impact de la réforme de l’assurance emprunteur
La loi Lemoine et la résiliation à tout moment
La loi Lemoine, entrée en vigueur en 2022, permet aux emprunteurs de résilier leur assurance de prêt à tout moment pour la remplacer par une offre plus avantageuse. Cette mesure vise à renforcer la concurrence entre les assureurs et à offrir plus de flexibilité aux emprunteurs. Grâce à cette loi, il devient plus facile de faire jouer la concurrence et de réduire le coût de l’assurance en optant pour une couverture moins coûteuse à garanties équivalentes.
Le droit à l’oubli et la réduction des coûts pour les anciens malades
En parallèle, la loi Lemoine a permis de réduire la durée du recul pour le droit à l’oubli pour les personnes ayant été atteintes de maladies graves, comme le cancer. Ce dispositif leur permet de ne pas déclarer cette maladie passée après un certain nombre d’années, ce qui réduit les surprimes ou les exclusions de garantie souvent appliquées par les assureurs.
Le questionnaire médical retiré pour certains dossiers
Enfin, la loi Lemoine a également impacté la mise en place du questionnaire médical. Ce dernier n'est plus nécessaire pour les prêts immobiliers dont la part assurée n’excède pas 200 000 € et dont l’emprunteur a moins de 60 ans avant la fin du prêt. Cela évite aux emprunteurs de déclarer d'éventuels problèmes de santé, et ces dossiers ne font plus l'objet de majoration.
Le droit à l’oubli a été élargi. Pour les personnes ayant guéri d’un cancer ou d’une hépatite C, le délai pour en bénéficier a été raccourci, de dix à cinq ans après la rémission. Si vous êtes dans ce cas de figure, cela signifie que vous n’êtes pas dans l’obligation de déclarer votre pathologie et vos droits sont identiques à ceux des autres emprunteurs.
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