« À Saint-Raphaël, les marchés de la vente et de la location sont saturés »

Medhi Salah
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La conjoncture actuelle, avec la hausse des taux d’intérêt, impacte directement le marché de l’immobilier à Saint-Raphaël. Comme le souligne Frédéric Maltese, directeur de l’agence immobilière Adam Artis, acquéreurs et vendeurs sont moins nombreux. Les premiers parce qu'ils voient leur capacité d’emprunt diminuer, les seconds parce qu'ils hésitent à baisser leur prix de vente.

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A Saint-Raphaël, les prix sont tellement élevés que les acquéreurs doivent revoir leurs critères à la baisse. © Olesya Kuznetsova - Shutterstock
A Saint-Raphaël, ce sont les acheteurs qui ont la main désormais, mais ils doivent faire face à une offre réduite. ©Edito LogicImmo

Sur quels secteurs intervenez-vous ?

J’interviens sur les secteurs de Fréjus et de Saint-Raphaël, depuis 20 ans.

Comment se porte le marché à Saint-Raphaël ?

Il se porte plutôt mal. Ça fait quand même quelques années que nous n’avions pas connu ça. Le marché est vraiment au ralenti, voire bloqué, depuis début septembre 2023.

64 % des biens situés à Saint-Raphaël affichent une surface comprise entre 40 et 99 m².

Quelles sont les causes du ralentissement du marché immobilier ?

Pour moi, la cause principale, c’est bien évidemment l’augmentation des taux d’intérêt immobiliers. Nous sommes passés d’un taux moyen de 1,20 % en 2023 à un taux prévisionnel de 5 %, en fin d’année 2023. En septembre, le taux atteint déjà 4,5 % ! Cette forte hausse freine énormément les ventes. Et puis, nous rencontrons des difficultés à rentrer de nouveaux produits, les vendeurs étant peu nombreux.

L’explosion des taux d’intérêt fait que nous allons connaître dans les mois à venir une chute du marché assez importante. Pour débloquer la situation, les vendeurs vont devoir revoir leurs prétentions à la baisse. C’est simple, tous les propriétaires ne faisant pas l’effort de réduire le prix de leur bien d’au moins 5 % ne vendront pas.

Finalement, à la mi-2023, ce sont les acheteurs qui ont la main sur le marché. Ça s’est inversé totalement en l’espace de quelques mois. Aujourd’hui, les acquéreurs sont moins nombreux à cause de l’évolution des taux, mais il y en a quand même. Ils sont conscients que le marché est amené à baisser. Les produits que nous leur proposons sont le reflet du marché d’il y a six mois. Ils ne correspondent plus à la conjoncture actuelle. Par conséquent, les acheteurs veulent faire baisser les prix, à juste titre. Mais beaucoup de vendeurs ne sont pas encore prêts à faire un geste.

15 €

C'est le prix moyen de location au m² à Saint-Raphaël.

Le marché de la location maximois est-il dynamique ?

J’ai rentré en septembre 2023 trois appartements, que j'ai loués en deux semaines. Le temps de faire les visites et de monter les dossiers, c’était réglé ! Cette situation peut s’expliquer par le fait que les primo-accédants sont beaucoup plus impactés que d’autres acheteurs, ayant déjà pu faire une première opération et disposant d’un apport plus important pour racheter.

Les primo-accédants, pour qui c’est vraiment un premier achat, n’ont pas forcément d’apport. En plus, ils ne peuvent plus emprunter ce qu’ils pouvaient emprunter il y a un an parce que le taux a quintuplé. Dans l’incapacité d’acheter, ces personnes ont besoin de se loger. Et pour se loger, elles se tournent vers le marché de la location.

« Nos clients viennent de toute la France, mais surtout du Nord et de la région parisienne »

Frédéric Maltese, directeur de l’agence immobilière Adam Artis

Qui sont vos clients ?

Nos clients viennent de toute la France, mais surtout du Nord et de la région parisienne. Les secteurs de Saint-Raphaël et Fréjus les intéressent par rapport au climat, au soleil qu’il y a ici, mais pas chez eux.  

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Frédéric Maltese
Frédéric Maltese
Directeur d'agence
Adam Artis
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