« Le marché frénétique lyonnais provoque l’essor des villes du Grand Lyon »
Le secteur du Grand Lyon fait face à d’importantes disparités et a toujours été très convoité par les particuliers et les investisseurs, même avant la crise sanitaire. Loïc Arpin-Gonnet, directeur de l’agence Du côté de chez moi, nous fait l’état d’un marché très dynamique et complexe.
Quel adjectif pourrait décrire l'immobilier du Grand Lyon ?
Extrêmement dynamique ! Ce secteur géographique très étendu est initialement porté par la vitalité du marché de Lyon, qui donne le “la” et a fait grandir tout le marché alentour et bien au-delà même de ce qu’on appelle traditionnellement le Grand Lyon. C’est un marché où tout va très vite, il faut savoir se montrer très réactif. Pour schématiser, nous sommes amenés à travailler très fortement durant certaines périodes, tandis que plus du tout pendant la période qui suit. Tout va très vite et il existe un décalage important entre la réalité du terrain et la perception des gens. Un exemple : en ce moment nous vivons un phénomène d’écrêtement des prix dans Lyon intra-muros, alors que les gens ne pensent qu’à la hausse. Dans le même temps, nous connaissons une multiplication importante, voire frénétique, des acteurs de l’immobilier sur Lyon et le Grand Lyon dans un contexte de raréfaction inquiétante des biens disponibles à la vente. En résultent des différences de prix, parfois trop importantes sur certaines villes ou certains quartiers, complètement déconnectées du réel.
5 544 €/m²
C’est le prix moyen pour l’achat d’un appartement dans l’ancien à Lyon.
A-t-il souffert de certaines conséquences de la crise sanitaire ?
Il me semble nécessaire d’apporter quelques précisions pour mieux apprécier les subtilités du marché immobilier de Lyon : nous pourrions tous être amenés à penser que la crise sanitaire a déterminé le marché, mais c’est oublier que la hausse des prix préexistait à la crise sanitaire. La problématique de hausse des prix est bien plus locale, c’est ce qui a poussé les gens à l’extérieur de Lyon et non les effets des confinements. C’est avant tout la hausse des prix inhérents à notre marché qui l’ont modifié, bien plus que la crise sanitaire ! Cette hausse dans le centre de la ville de Lyon a ensuite eu un réel effet domino dans toutes les régions périphériques. La crise a eu un effet amplificateur à la marge.
Peut-on facilement trouver des biens dans les secteurs les plus prisés du Grand Lyon ?
La notion de secteur prisé, si elle existe, est devenue relative. Nous connaissons une pénurie globale, même des secteurs auparavant moins courus le sont devenus aujourd’hui. Le contexte actuel et l’augmentation des prix ont complètement rebattu les cartes dans la région.
4 134 €/m²
C’est le prix moyen pour devenir propriétaire d’une maison à Saint-Genis-Laval.
C’est-à-dire ?
Nous trouvons des biens dans un rayon de 30 à 40 km autour de Lyon avec des prix qui sont identiques à ce que l’on pouvait trouver dans des communes comme Saint-Genis-Laval il y 4 ou 5 ans en arrière !
Quelles sont les perspectives du marché lyonnais pour 2022 ?
La question à se poser est : quel impact auront la hausse future des taux d’emprunts, du fait de l’inflation, et l’encadrement des loyers à Lyon ? En tout cas aujourd’hui, le marché présente a priori des perspectives d’évolution favorables, avec un rayonnement positif sur toutes les régions alentour.
« Tant que l’on aura une pénurie de biens et des taux bas, le marché restera soutenu »
Quel conseil donner à une personne ayant le projet d’acheter ?
Cela pourrait paraître simpliste, mais il est important de se demander si le bien est conforme à l’image qu’ils se faisaient de leurs lieux de vie avant d’acheter. En clair : est-ce que je suis chez moi ? La réponse doit apparaître comme une évidence au moment de l’achat et la pression ne devrait pas déterminer cela. C’est une histoire de rencontre, la rencontre avec un lieu.