Jugé aujourd’hui comme très dangereux pour la santé et l’environnement, le plomb, qu’il soit dans les canalisations ou sur les murs, n’est plus du tout en odeur de sainteté. S’il est interdit depuis des décennies, il faut savoir que ce matériau a été plébiscité dans la construction d’immeubles et de maisons individuelles dans les années 1940. Quels sont les risques réels pour la santé ? Est-on dans l’obligation de rénover ? Et qui, du propriétaire vendeur, de l’acheteur ou du locataire, doit payer la facture ?
Plomb : attention danger !
Inhalé ou ingéré, le plomb est un véritable poison qui se fixe notamment dans le foie, la moelle osseuse, le système nerveux, osseux et dentaire, en bouleversant violemment notre métabolisme. On parle de saturnisme lorsque l’intoxication au plomb est déclarée, entraînant avec elle bien des méfaits à court et long terme sur les hommes et les animaux. Si l’anémie ou les troubles digestifs figurent parmi les premiers symptômes d’une intoxication légère, les dommages deviennent irréversibles pour les personnes exposées pendant plusieurs années ou à des doses massives. La liste des pathologies est longue et particulièrement pathogène chez les personnes âgées, les femmes enceintes et les enfants en bas âge : insuffisance rénale, atteintes neurologiques graves, stérilité, cancers…
Des peintures interdites mais en vente libre jusqu’en 1993 !
Particulièrement exposés, les travailleurs du bâtiment ont vu l’utilisation de la peinture au plomb leur être interdite à partir de 1949. Néanmoins, de nombreuses études réalisées par le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et l’École des hautes études en santé publique (EHESP) révèlent que son usage n’a véritablement diminué qu’au cours des années 1970 et que l’on en trouvait encore en vente libre au début des années 1990 ! Il faudra attendre 1993 pour voir les peintures au plomb définitivement interdites sur le marché français…
Comment détecter la présence de plomb et quand faut-il agir ?
C’est grâce à un appareil portable à fluorescence X ou à un prélèvement direct qui sera analysé en laboratoire, qu’un professionnel pourra mesurer la concentration de plomb dans chacun des murs d’un logement. Parmi les nombreux diagnostics à établir lors d’une vente ou d’une location , un constat de risque d’exposition au plomb (CREP) doit être annexé à la promesse de vente ou au contrat de bail pour toute construction réalisée avant le 1er janvier 1949. Et dans le cas où ce CREP établit la présence de plomb à des concentrations supérieures au seuil réglementaires (1 mg/cm²), il est alors urgent et obligatoire d’effectuer des travaux visant à supprimer le risque d’exposition.
Qui doit effectuer les travaux et en quoi consistent-t-il ?
En cas de vente, l’obligation des travaux revient au nouveau propriétaire mais pour une location, c’est au propriétaire bailleur de s’y soumettre. Les parties communes sont, quant à elles, régies par la copropriété. Ces travaux sont longs et leur mise en place, particulièrement méthodique pour éviter tout risque supplémentaire pour les habitants et les professionnels travaillant sur le chantier. Ils consistent à éliminer toute présence de plomb en ponçant et en décapant les parois ou, dans les cas les plus extrêmes, en les démolissant pour les remplacer par des matériaux sains. À noter que l’Agence nationale de l’habitat (Anah) peut accorder aux propriétaires (bailleurs ou occupants) et aux syndicats de copropriété des subventions pour la réalisation du diagnostic, mais aussi pour les travaux préconisés. Cela dépend notamment des conditions de ressources.
Il est possible d’effectuer une simulation d’aides financières par téléphone, au 0 820 15 15 15 ou le site de l’Anah
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