« À Rouen, les acquéreurs n’hésitent plus à s’éloigner vers la campagne »
À Rouen, la demande excède l’offre et la tension immobilière s’accentue. Bruno Lacroix, directeur du Cabinet Lintot, indique que les prix ont nettement augmenté ces derniers mois, et que les acquéreurs recherchent désormais aux alentours de Rouen.
Comment se porte le marché immobilier de Rouen ?
Il est très dynamique, à tel point que les prix ont augmenté de 12 à 15 % sur les 18 derniers mois, avec des variations selon les biens et les secteurs. On relève une tension immobilière car l’offre est nettement inférieure à la demande.
La crise sanitaire a-t-elle accentué certains phénomènes ?
Les citadins sont désormais plus nombreux à vouloir s’éloigner pour obtenir une maison, un jardin et des espaces plus grands. La campagne tire son épingle du jeu car certains prennent du recul par rapport aux agglomérations et privilégient des communes moins densément peuplées, plus pavillonnaires.
2 504 €/m²
C’est le prix immobilier moyen au m² à Rouen.
Qui sont les acquéreurs à Rouen et ses alentours ?
Il s’agit principalement de locaux qui proviennent de la région et qui recherchent un environnement de vie plus favorable. Nous avons eu affaire à quelques Franciliens notamment, mais il s’agit d’un épiphénomène si l’on compare avec le littoral normand qui en accueille davantage grâce à l’essor et la démocratisation du télétravail qui renforce la mobilité des cadres et travailleurs dans le tertiaire.
« Les acquéreurs n’hésitent plus à rechercher un espace plus grand dans des communes plus éloignées »
Bruno Lacroix, directeur du Cabinet Lintot
Les primo-accédants sont-ils présents sur le marché immobilier rouennais ?
Ils sont présents mais peuvent se sentir frustrés dans leurs projets. Car, d'une part, si l’on compare avec la période précédent 2019, à budget équivalent, ils doivent consentir une baisse de surface du fait de l’augmentation des prix. Et d’autre part, les projets de construction sont ralentis par une pénurie de matières premières.
Les investisseurs sont-ils présents ?
Ils représentent environ 50 % de la demande qui nous parvient. Les taux d’intérêt étant très attractifs et les assurances-vie apportant de moins en moins de rendement, davantage de personnes considèrent que l’immobilier est une valeur refuge et souhaitent y placer leur capital.
84 %
C’est la proportion d’appartements qui composent le parc immobilier rouennais.
Durant combien de temps la tension immobilière peut-elle perdurer ?
Il est cohérent de penser que cette tendance va perdurer durant une année. Il faudra attendre la reprise de la croissance économique qui peut prendre quelques mois, d’autant que l’arrivée des élections présidentielles ne semble pas impacter le marché immobilier.