Alors que les taux d’emprunt ont baissé tout au long de l’année 2024, il est logique de se demander si ce mouvement baissier se poursuivra en 2025. Nouvelles baisses, stabilité, retour de la hausse… Comment évolueront les taux au cours de l’année ? Le point complet.
Les taux d’emprunt ont baissé de près de 1 % sur 1 an
Après avoir été multipliés par 4 en 4 ans et avoir atteint un pic à 4,5 % fin 2023, les taux des crédits immobiliers ont reculé tout au long de l’année 2024. Selon le courtier Pretto, en décembre 2024, le taux d’emprunt moyen atteignait 3,42 % sur 20 ans, alors qu’il était de 4,21 % en décembre 2023, soit une baisse de 0,8 % en 1 an. Selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA, le taux d’emprunt moyen – toutes durées confondues – s’élevait à 3,32 % en décembre dernier contre 4,20 % en décembre 2023. Ce recul des taux des prêts immobiliers, rendu possible par la baisse de l’inflation et le retour de la concurrence interbancaire, est une excellente nouvelle pour les nombreux porteurs de projets qui étaient exclus du marché. Concrètement, pour les ménages français, cette baisse des taux d’emprunt représente un gain d’environ 8 % de leur capacité d’emprunt, en seulement un an. Par ailleurs, il est possible de bénéficier de conditions d’emprunt encore plus attractives, en comparant les offres de différents établissements prêteurs. Cela s’explique simplement par le fait que la clientèle cible (jeunes, acquéreurs de biens classés A, B ou C au DPE, etc.) peut varier d’une banque à l’autre.
Au 4e trimestre 2024, la durée moyenne des prêts était de 249 mois, soit un peu plus de 20 ans, selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA.
Les taux continuent leur baisse début 2025
En ce début d’année 2025, les taux d’emprunt semblent poursuivre leur baisse. Concrètement, une banque prêteuse sur deux affichait encore des taux à la baisse, en janvier. Le courtier Vousfinancer constate des baisses de 0,10 point, en moyenne. Dans le détail, les taux moyens atteignent 3,10 % sur 15 ans, 3,30 % sur 20 ans, et 3,50 % sur 25 ans, avec des taux plus bas négociés à 3 % sur 15 ans, 3,10 % sur 20 ans et 3,20 % sur 25 ans. De son côté, le courtier Pretto note de meilleurs taux à 3,18 % sur 15 ans, 3,26 % sur 20 ans, et 3,30 % sur 25 ans. « En dépit de la hausse du taux d’emprunt d’État à 10 ans, repassé au-dessus de 3,20 % fin 2024, beaucoup de banques ont fait le choix en ce début d’année de continuer à baisser leurs taux pour capter de nouveaux clients dès les premiers mois de l’année », explique Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, les prêts à taux bonifié proposés par les banques, qui devaient prendre fin en décembre 2024, ont pour la plupart été prolongés en 2025.
Taux d’emprunt : attention au retour de l’inflation !
Politique souple des banques en matière d’octroi de crédit, poursuite de la baisse des taux d’intérêt… À première vue, le contexte reste favorable en 2025 pour les porteurs de projets immobiliers. Le marché devrait donc rester dynamique cette année, d’autant plus que les taux pourraient encore baisser légèrement, avant de se stabiliser autour de 3 %. Néanmoins, il convient de rester prudent, car le marché risque d'être perturbé par différents facteurs. « Une inconnue demeure : la capacité du nouveau gouvernement à donner de la visibilité aux futurs acheteurs sur un élargissement du PTZ, mais aussi sur la fiscalité et les contraintes de la loi Climat, deux éléments fondamentaux, notamment pour les investisseurs », selon Julie Bachet. Par ailleurs, si la Banque centrale européenne (BCE) a de nouveau baissé ses taux directeurs de 0,25 point en janvier, dans un contexte de sursaut de l’inflation, l’instabilité gouvernementale touchant la France et la politique économique des États-Unis, susceptibles d’engendrer un retour durable de l’inflation en 2025, pourraient venir remettre en question la baisse des taux. Une politique monétaire plus restrictive de la BCE provoquerait inévitablement une hausse des taux… Affaire à suivre.
L’élargissement du PTZ à l’ensemble du territoire, prévu pour cette année, n’a pas encore été validé, en raison de l’instabilité gouvernementale.
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