Cannes et Nice : deux visages d’un marché immobilier azuréen dynamique
Tandis que le marché immobilier se stabilise, les Alpes-Maritimes conservent une forte dynamique. À Cannes ou Nice, des villes emblématiques du département, la demande reste soutenue, portée par une clientèle internationale et un cadre de vie recherché. Résultat : les prix y figurent parmi les plus élevés de France, entre quartiers de prestige et secteurs plus accessibles.

Un département toujours au sommet des prix immobiliers
Tandis que les prix de l’immobilier tendent à se stabiliser au niveau national, les Alpes-Maritimes poursuivent leur envolée. Ce territoire emblématique de la Côte d’Azur, fort de son attractivité touristique et de sa clientèle internationale, se hisse aujourd’hui à la troisième place des départements les plus onéreux de l’Hexagone, juste derrière Paris et les Hauts-de-Seine. Le prix moyen y atteint 5 234 €/m², tous types de biens confondus, avec une évolution marquée depuis cinq ans : +17,4 % pour les appartements et +14,9 % pour les maisons.
Dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, déjà réputée pour ses prix élevés (4 117 €/m² en moyenne), les Alpes-Maritimes occupent la première marche du podium, loin devant le Var (4 442 €/m²) ou les Alpes-de-Haute-Provence, nettement plus abordables avec 2 415 €/m².
Cannes : un marché dopé par une clientèle internationale
À Cannes, les prix continuent de grimper : +2,2 % pour les appartements en un an. La ville séduit une population aisée, souvent étrangère, à la recherche de biens d’exception situés à proximité de la mer. Elle se place au 11e rang des communes les plus chères du département.
Certaines adresses prestigieuses y atteignent des sommets. Le quartier de Moure Rouge affiche un prix moyen de 9 368 €/m², suivi de La Croisette (9 247 €/m²) et de La Californie (7 586 €/m²). Ces zones bénéficient d’une forte exposition internationale, renforcée par les événements tels que le Festival de Cannes, qui attire chaque année investisseurs et acquéreurs haut de gamme.
À l’inverse, les quartiers plus éloignés comme Ranguin (3 609 €/m²), Bocca Centre (4 222 €/m²) ou Carnot (4 407 €/m²) offrent des alternatives plus accessibles, sans pour autant perdre l’attrait qu’offre la notoriété cannoise.
Nice : un marché hétérogène avec des écarts marqués
Nice n’est pas en reste : la capitale azuréenne affiche un prix moyen de 5 139 €/m² pour les appartements et 5 547 €/m² pour les maisons. Mais ces moyennes cachent de fortes disparités selon les secteurs.
Le Mont Boron domine nettement avec un tarif de 8 129 €/m², devant la Rue de France (6 871 €/m²) et l’avenue Jean-Médecin (6 320 €/m²), des zones prisées tant pour leur situation centrale que pour leur proximité avec le littoral.
À l’opposé, des quartiers comme l’Ariane (2 011 €/m²), Roquebillière (2 988 €/m²) ou Pasteur (3 558 €/m²) restent beaucoup plus abordables, souvent recherchés par des primo-accédants ou des familles à budget modéré.
« Nous avons beaucoup de demandes de projets immobiliers depuis quelques mois (début 2025) », assure Jacques Agid, gérant Orpi Agerim Properties à Nice.
Une reprise de la demande, mais des ventes plus lentes
D’après les professionnels sur le terrain, la demande a rebondi depuis le début de l’année 2025. Jacques Agid, gérant d’une agence immobilière niçoise, note un regain d’intérêt marqué pour l’investissement immobilier. Ce phénomène s’explique notamment par une baisse des taux d’intérêt, redonnant du souffle au pouvoir d’achat des ménages.
Cependant, les délais de transaction s’allongent : à Nice, il faut désormais compter en moyenne 87 jours pour conclure une vente, contre 80 jours un an plus tôt. Les négociations sont également plus poussées, signe que les acheteurs prennent davantage le temps de la réflexion avant de s’engager, en contraste avec la frénésie post-Covid.
Des biens d’exception qui boostent la notoriété
Le marché azuréen ne serait pas ce qu’il est sans ses propriétés spectaculaires. Cannes se distingue notamment par la présence d’annonces atteignant des sommets. En 2024, l’un des biens les plus remarqués était une villa de 2 300 m² affichée à 55 millions d’euros. D’autres exemples incluent une propriété de 958 m² à 29,6 millions et un appartement de 570 m² proposé à 29 millions d’euros. Trois de ces annonces figuraient dans le top 5 national des biens les plus chers sur la plateforme SeLoger.
Du côté de Nice, l'une des locations les plus extravagantes de 2024 concernait une maison de 255 m² proposée à la location pour 100 000 € par mois, une offre qui illustre l’ampleur des écarts de prix sur la Côte d’Azur.
Une dynamique soutenue par la qualité de vie et les investissements
Si les Alpes-Maritimes parviennent à maintenir une telle vitalité immobilière, c’est en grande partie grâce à leur qualité de vie. Soleil, mer, infrastructures modernes et rayonnement culturel assurent une demande constante, notamment de la part des acheteurs étrangers.
Selon Laurent Siragusa, directeur régional PACA chez SeLoger, cette attractivité devrait continuer à jouer un rôle moteur en 2025, soutenue par des projets d’aménagement locaux et des ambitions économiques fortes.
« Malgré la crise sévère qui a touché le secteur immobilier ces dernières années, force est de constater que les Alpes-Maritimes ont réussi à se démarquer », estime Laurent Siragusa, directeur régional PACA chez SeLoger.
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