« À Montpellier, le manque de biens à vendre fait monter les prix »
Richard Thélène, dirigeant de Thélène Immobilier, témoigne des bouleversements que connaît le marché immobilier montpelliérain. Il déplore la pénurie d’appartements et une augmentation significative de leur prix, créant des tensions sur le marché.
Quelle est la tendance immobilière actuelle à Montpellier ?
Depuis 18 mois, nous assistons à une augmentation significative des prix dans tout le secteur. La hausse des prix immobiliers est de l’ordre de 15 % sur tous les biens situés au cœur du centre-ville de Montpellier. La principale raison qui explique ce phénomène est la diminution du stock disponible à la vente. Après deux années incroyables en termes de volume de transactions, nous voyons le revers de la médaille et en payons les conséquences avec un choix qui se réduit à vue d’œil. Nous n’avons pas assez de biens à proposer afin de contenter la demande qui se maintient dans son dynamisme. Cette situation a donc naturellement causé une augmentation des prix, que l’on peut qualifier de plutôt importante.
3 502 €/m²
C’est le prix moyen pour un appartement dans l’ancien à Montpellier.
Quels sont les principaux facteurs de cette diminution du stock ?
En réalité, il y a trois facteurs qui expliquent cette situation. Le confinement a tout d’abord conduit à la séparation de nombreux couples. La demande pour les appartements est donc plus importante. Puis, le télétravail a permis la délocalisation de certaines populations, qui ont acheté un bien en périphérie. En s’éloignant du centre-ville grâce au télétravail, ils ont pu payer moins cher leur logement. Enfin, la baisse des taux d’intérêt depuis 18 mois a participé à ce phénomène. Elle permet de rendre solvables des populations habituellement dépourvues de cette possibilité.
« Nous avons atteint un point tel qu’il est urgent que la hiérarchie des prix se rétablisse »
Quelles sont les perspectives d’évolution du marché immobilier de Montpellier pour 2022 ?
Je pense que les acquéreurs devraient faire preuve de la plus grande vigilance cette année. Il ne faut pas se faire duper et accepter des estimations qui sont aujourd’hui largement surévaluées si on se réfère à la valeur intrinsèque des biens. L’année 2022 risque clairement de ne pas être facile pour l’activité immobilière. Nous avons connu une excellente année 2021 pour la transaction, mais les perspectives pour cette année 2022 qui débute me paraissent moins engageantes. On a déjà beaucoup moins de produits et les prix sont bien trop chers. Mécaniquement, le volume de transactions va baisser.
86 %
C’est la proportion d’appartements à Montpellier.
Pouvez-vous nous préciser les spécificités de votre agence ?
Notre cabinet est basé à Montpellier depuis 1990 et s’est spécialisé dans la transaction, la location et la gestion immobilière. Notre valeur ajoutée est d’être présents sur les trois métiers de l’immobilier : l’aspect résidentiel avec la transaction, la location et la gestion locative, le syndic et les prestations dédiés aux besoins spécifiques des entreprises. Peu d’acteurs peuvent se présenter comme experts et positionnés sur ces trois branches. Nous sommes donc un acteur global de services immobiliers !